Appartenance et jovialité, le derby est un défi entre deux âmes d'une même ville.
À Rome, la Lazio et la romanité passent par des gestes sur le terrain. Je t'ai encore purgé du maillot de Totti, des pleurs de Gascoigne sous le Nord ou du sombrero de Cafù.
À Turin, le derby de la Mole a souvent pris des allures sociales. À l'usine, on se moquait. Sur le terrain, on recevait des coups. Le vieux Granata s'en prenait à Marco Ferrante. Du côté de la Juventus, on retrouvait des joueurs de cœur et de classe comme Ravanelli et Zizou.
À l'ombre de la Madonnina, le derby dépasse les frontières nationales. Il enflamme l'atmosphère, et pas qu'un peu. Ainsi, lors du derby milanais de l'Euro 2003, les feux d'artifice lancés par les Nerazzurri ont ruiné la carrière de Dida. L'année précédente, Ronaldo, le Phénomène, avait pleuré la disparition du drapeau tricolore. Sincères excuses, cousins rivaux.
Le derby n'a pas d'âge : le premier de la Lanterna remonte à 1902, alors qu'il y avait encore trois équipes génoises. Jusqu'aux années 90, avec le terrain de Marassi disputé par des joueurs comme le petit avion Montella ou l'étrange couple exotique Aguilera-Skuhravy.
Le roman, visiblement captivant, a attiré des figurants du monde entier.